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La révolte féminine Iranienne et l'histoire occidentale



Merci au Canard Réfractaire pour cette précieuse analyse! Quel idéalisme...! Un point central que j'ai beaucoup aimé, c'est la nécessité d'avoir un leader, un parti, une force idéologique pour agréger cet élan de libération devant l'oppression actuelle et mondiale afin que cet élan atteigne son but. Et malheureusement le nombre ne suffira pas, c'est une idéologie, une pensée forte et inspirante qui va être nécessaire. Je m'explique ci dessous. je tiens à souligner que ce sont des concepts subtils, délicats qui touchent notre système de croyance et donc cela peut et devrait générer des incompréhensions ou des réactions. J'invite donc les lecteurs à centrer leur attention sur ce qui les inspirent et à laisser le reste, car mon but est justement cette inspiration, cette joie à s'engager, à se sentir utile, à participer à quelque chose de plus grand que soi. Ce sentiment est plus important que tous les concepts, que toutes les soi-disantes vérités car c'est lui qui nous pousse toujours plus loin dans notre compréhension et notre développement. La vérité ne nous pousse pas, c'est un but. C'est la joie, l'amour qui nous pousse!


Quelques éléments historiques: L'histoire judéo-chrétienne, fondation de notre histoire moderne occidentale, est basée sur cette problématique d'oppression et de besoin de leader à l'époque de Jésus. Les pauvres juifs oppressés par les romains attendaient un sauveur, un libérateur! Ils n'ont pas voulu reconnaître Jésus car lui ne voulait pas faire la guerre contre les romains pour libérer le peuple juif et lui assurer une domination sur les autres ("mon royaume n'est pas de ce monde", disait Jesus, c'est à dire, la libération que j'apporte est d'abord dans les coeurs, dans les âmes et non d'abord dans le plan physique). Jésus voulait offrir un message paix entre les hommes au delà de toute appartenance de classe, de culture, de pays. C'était un véritable message d'amour qui l'a amené à la croix...! Mais, le "miracle" a eu lieu (pas nécessairement celui de sa résurrection) mais celui de toucher les coeurs par son sacrifice et cela a entrainé un mouvement local, regional puis finalement européen et occidental aboutissant sur des siècles à une compréhension universelle de l'être humain et conduisant au monde scientifique et économique moderne que l'on connait aujourd'hui. (Incroyable n'est ce pas! Qu'il est difficile à croire que c'est la religion chrétienne qui a offert les conditions pour le développement de la science moderne... et pourtant!).


La clé, qui n'est d'ailleurs pas une mince affaire, est de sortir des dogmes qui méprisent, diminuent, restreignent les droits de certains au profit des autres, quelque soit le domaine, social, culturel, scientifique, religieux, politique. Et la façon de sortir de ces dogmes, c'est justement "d'en choisir un" qui met en avant le respect, l'amour et la considération de l'autre, le sacrifice de soi pour le bien commun. On pourrait appeler cela une méritocratie morale, spirituelle.


Et oui, il est nécessaire de sortir de ce vieux schéma de compréhension de la religion chrétienne, rempli de dogmes mal compris et de pratiques désuètes. Retrouvons le sens du message du Christ et en fait de tous les sages du passé. Mettons donc en avant les valeurs éternelles de l'amour, de la considération de l'autre et aussi de la sagesse, de la connaissance des lois qui agissent sur les humains et alors tout est possible! Théologie et psychologie doivent travailler ensemble, si elles prétendent comprendre l'humain. La vérité est une, quelque soit l'angle à travers lequel on la regarde. Ça parle très mal pour beaucoup de théologiens et de religieux qui s'accrochent sur des croyances (légitimes pour leur vie personnelle) pour résoudre des problèmes sociaux... quelle illusion! Justement leur foi devrait les motiver à chercher une façon de comprendre les choses pour permettre l'harmonie entre les êtres, indépendamment des croyances individuelles. Ne devons nous pas vivre ensemble? Quel est cet amour de Dieu qui divise les humains? Quelle est cette foi qui aboutit à la haine de l'autre? Ce n'est pas très inspirant...


Le point ici est de comprendre que cette conviction, cet engagement puissant envers des valeurs humaines qui donnent sens à notre vie s'appelle: le sentiment religieux, dans le vrai sens du terme. Ce n'est pas un concept intellectuel déconnecté de la réalité, mais un élan d'amour envers les humains qui nous pousse à l'action pour le bien de tous. Nous n'avons pas besoin d'appartenir à une religion "officielle" pour avoir cet élan religieux. En fait tout le monde l'a. Malheureusement les systèmes religieux du passé n'ayant pas besoin d'expliquer ces choses ont présenté ces vérités de façon simple, "pour les enfants", ce qui a entrainé des incohérences faisant que ces religions ont pu se battre entre elles. Quel paradoxe! Pourtant ne faisons nous pas, quand nous sommes enfants, de pareils raccourcis jusqu'à dire: "mon père il est plus fort que le tiens..." Sortons de cet argumentaire par rapport aux erreurs des religions, prenons de la hauteur, voyons leurs erreurs, oui, c'est bien mais voyons aussi leurs accomplissements: la moralisation (tant bien que mal) des peuples, et cela aussi est très important. Cela permet une plus complète évaluation de l'apport des religions dans l'espace social. Cette approche dogmatique "pour les enfants" où l'on n'explique pas le sens profond des choses avait surement ça raison d'être à un moment donné mais il ne fonctionne plus "pour les adultes". Il faut maintenant des explications claires qui souligne le sens de l'acquisition d'une moralité personnelle et sociale grâce à des pratiques qui nous inspirent personnellement.


Conclusion de ce texte qui n'en fini pas et je m'en excuse, il faut non pas un leader, mais des leaders, une multitude de leaders et partout dans le monde. Des leaders qui sont conscients que cet engagement, cet élan d'amour qui nous pousse à agir, c'est un élan religieux, qui va plus loin que nos besoins personnels, et qu'il appartient à une dimension de l'être humain qui dépasse ses besoins de survie. On ne se bat pas pour du pain, de l'eau, du travail... réellement. Ce n'est pas assez, ce n'est pas inspirant, c'est la survie, ou alors ce n'est que l'apparence de notre motivation. Et si c'était le cas, dès que la situation s'améliore un peu, on s'endort aussitôt! Non, on se bat avec conviction, malgré et contre tout, à cause de la joie que cela nous procure "maintenant" de servir quelque chose de plus grand; et ce sentiment profond est là, tout de suite, pas demain, pas dans le futur, pas quand on aura gagné, même si l'on perd des batailles, etc...


Je suis touché et triste de voir des êtres profondément engagés pour le bien qui ne se rendent pas compte que c'est cette foi qui les pousse et que cette foi n'a en fait aucunement pour but des objectifs matériels, mais un sentiment d'amour entre les humains que certains appellent DIEU.


Le problème dans cette méconnaissance de cette foi spirituelle qui les poussent est qu'ils se coupent sans le savoir de cette dimension de leur être, de leur histoire, de leurs racines, de tous ceux et celles; parents, grands-parents, membres de leurs famille, de leurs amis, de leur région, de leur pays, de l'humanité qui avant eux ont oeuvré dans le même sens, avec cette même foi. Il ne pouvait l'articuler de cette façon mais est-ce cela l'important? Ils l'ont conscientisé comme la société dans laquelle ils étaient leur permettait de le faire. C'est le temps maintenant de la grande réconciliation avec cet élan d'amour qui est à la base de tous ces accomplissements, de toutes ces civilisations.


Quelle est cette force qui a poussé Jeanne d'Arc, et tous les grands êtres de notre histoire à donner tout pour la France et pour son peuple, à braver l'impossible?


Il est temps d'aller à l'essence des choses et de se rendre compte qu'à l'essence des choses, le maître mot, c'est Amour, Sacrifice, Don de soi et cela commence par les mères et les pères sans qui nous ne serions pas là et qui ont fait de nombreux sacrifices pour nous. Qu'elles soient et qu'ils soient remerciés! Que nous puissions tous nous aussi devenir des Mères et des Pères de la nation et pas seulement des mères et des pères de nos enfants.


Sans ce langage moral, religieux, philosophique, spirituel, nous ne pourrons pas nous prémunir contre les obstacles majeurs et presque insurmontables qui entourent tous ceux qui veulent ramener la paix, la liberté, le respect, le bonheur. C'est d'ailleurs ce qui amène les puissants du monde à se sentir dans une impunité infinie. Les désirs, aussi bons soient-ils, ne suffisent pas. Il faut la sagesse, c'est à dire la connaissance des forces, des tendances, des instincts qui animent et dominent la nature humaine, afin de les diriger pour le bien commun et non les laisser dominer les êtres et en particulier ceux qui prennent les positions de pouvoir.


Comment ne pas souligner le fait que vouloir le pouvoir pour aider les autres est une chose, ne pas être corrompu par lui en est une autre chose bien plus difficile. Combien faut-il d'exemple dans le monde pour s'en rendre compte?! Lorsque l'on regarde les champions de la démocratie et de la non violence (Gandhi, Nelson Mandela et tellement d'autres, qui ont assumé des positions de pouvoir) n'avaient-ils pas une moralité et un amour à tout épreuve? Comment ont-ils acquis cette attitude? Le Hasard? Regardons leurs vies et nous le saurons.


Voilà l'avenir, créer de plus en plus d'environnements où les êtres peuvent devenir des messagers de paix, des représentants dignes de l'amour pour tous les êtres avec la sagesse pour soutenir un modèle social qui préserve cette moralité, cette conscience pour le bien commun et c'est un travail titanesque qui demande la participation de tous. Les pratiques religieuses, spirituelles sont la liberté de chacun. Par contre l'ambiance sociale, est la responsabilité de tous. Le civisme, est un terme trop faible, cela ne motive pas, n'inspire pas assez et ne traduit pas les enjeux majeurs qui se jouent si nous sommes dans un environnement oppressif qui "programme" les êtres pour l'appât du gain, l'ingratitude et l'égocentrisme.


Voulons nous des êtres civiques ou des êtres d'amour remplis de sagesse? Les mots parlent d'eux-mêmes... Il faut un langage spirituel pour sentir l'enjeu d'aujourd'hui! Nous connaissons tous cette phrase célèbre attribué à André Malraux: "Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas." Nous y venons! Il est temps de retrouver nos ailes, notre dimension spirituelle dans la conscience. Cette dimension est là, elle nous pousse tous les jours mais nous n'en sommes pas conscients et cela réduit sa puissance, c'est à dire notre joie, notre cohérence, notre capacité aussi à la protéger, à accepter nos limites et à collaborer avec d'autres.


J'encourage tous ceux qui auront lu jusque là, à regarder l'interview récent de Flore Vasseur sur Thinkerview https://www.youtube.com/watch?v=lrjHhO-3Pyc. Elle parle de son film, Bigger than us et qui est profondément en résonance avec ce retour à l'essentiel, une invitation à l'engagement personnel pour le bien commun en toute simplicité.

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