Deux disciples du célèbre maître Soufi Djalâl ad-Dîn Rûmî étaient en discussion intense sur la perfection de la création ou sa perfectibilité. Ils en virent à regarder l’expérience humaine et leurs avis étaient profondément contradictoires.
L’un soulignait la perfectibilité de l’homme devant sa faiblesse, ses limites, ses erreurs et soulignait la valeur de l’intersession du prophète Mohamed pour la rédemption individuelle et collective des hommes.
L’autre soulignait la perfection de la creation et l’éternelle inspiration des hommes de Dieu qui par leurs prières, leurs dévotions, leurs actions de charité, de compassion et de sacrifice maintenaient les bénédictions de Dieu sur terre préservant l’humanité des fléaux de la destruction.
Ils attendaient donc impatiemment la lumière du Maître pour savoir lequel des deux avait la vision la plus juste. Ils étaient très sûrs l’un et l’autre.
Lorsque Djalâl ad-Dîn Rûmî entendit le dilemme, il répondit avec nonchalance: Dans l’amour de la beauté se trouve le désir de Dieu, puis il s’en alla.
Les disciples ne comprenaient absolument pas la réponse du Maître mais n’osaient l’interpeller davantage. Ils devaient trouver l’énigme qui leur était proposé.
Quels liens pouvaient-ils y avoir entre la perfectibilité ou non de la création et plus particulièrement de l’homme et l’amour de la beauté et le désir de Dieu?
Cela ne faisaient aucun sens et c’est peut être pour cela qu’ils ne pouvaient arrêter de réfléchir sur cette question.
Ils en vinrent après de nombreux échanges à identifier que l’amour de la beauté est un élan intrinsèque, subjectif et fondamental qui se construit sur l’élan divin originel. Ils étaient pleinement d’accord sur ce point.
Puis, dans un élan commun de révélation, il leur apparu tous les deux que leurs points de vue apparemment opposés, s’appuyait sur une profonde appréciation de qualités complémentaires qui dans ce contexte de discussion philosophique, prenaient une tournure de confrontation idéologique.
La qualité qui faisait vibrer leur cœur avait pris le dessus sur la vérité unifiante. Une conversation qui aurait pu être l’opportunité d’honorer deux qualités merveilleuses était devenue un champs de bataille de justification, de volonté de domination philosophique, soit disant au nom de la vérité, pas unifiante visiblement...
Cette révélation de l’instant leur fit réaliser à quel point ils marchaient sur le même chemin, se révéler à eux même et aux autres la qualité divine qu’ils chérissaient l’un et l’autre dans leur cœur sans même le savoir. Quel bonheur de n’avoir pu à justifier, à défendre cette valeur sacrée avec des êtres qui les reconnaissent!
Encore une fois, le Maître par sa sagesse et son amour, avait trouver le moyen de les réconcilier! Avez vous découvert les qualités qui animaient ces deux disciples? Et qu’en est-il de celle que vous portez dans votre cœur?
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